En service commandé pour les entreprises alsaciennes
Après 13 années engagées à la tête du MEDEF Alsace, l’heure est au bilan de l’action de son président. Olivier Klotz revient sur son parcours, ses engagements, les combats menés en première ligne aux côtés des administrateurs et des équipes qui ont fait l’Histoire du MEDEF Alsace.
Pourquoi avoir adhéré au Medef et vous être engagé au service de la représentation patronale ?
Olivier Klotz : J’ai adhéré pour la première fois en 1998, car l’entreprise dont j’avais pris la direction en 1992, alors en situation difficile, était devenue solide et pérenne. Je souhaitais rendre ce que l’on m’avait donné et m’engager au service de mes concitoyens, de mes pairs aussi. J’ai décidé de le faire dans le cadre du Medef, qui agit dans le champ social et économique. À l’époque, le président du MEDEF Bas-Rhin est Jean Schwebel, président des foies gras Feyel-Artzner.
J’exerce mon premier mandat en tant qu’administrateur du centre de formation d’apprentis industriel de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie. Je participe alors à plusieurs groupes de travail, avec notamment Christian Rupert qui sera à l’origine de l’opération originale et avant-gardiste « Les Boss invitent les Profs ». En 2004, à l’invitation de Jean-Louis Hoerlé, je rejoins la Chambre de Commerce et d’Industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin. Au fur et à mesure, je suis nommé dans différentes organismes au titre du Medef, et je deviens, en 2007, Juge consulaire au Tribunal de Grande Instance de Strasbourg.
En 2008, je candidate à la présidence du MEDEF Bas-Rhin, puis m’associe à Jean Schwebel qui m’intègre à son bureau, suite à sa réélection.
« Notre objectif : réussir la fusion des trois Medef : 67, 68 et Alsace »
En 2010, je suis élu président du MEDEF Bas-Rhin, puis après quelques mois, je prends la présidence du MEDEF Alsace, une présidence annuellement tournante entre les deux départements. Dès le lendemain de cette élection, je rencontre mon homologue haut-rhinois, Bertrand Jacoberger et le président du MEDEF Alsace, Jean-François Acker. Nous décidons d’un objectif à atteindre : la fusion des trois MEDEF alsaciens.
Le défi sera relevé au 1er janvier 2013. Je remercie Hélène Heimburger et Christiane Roth, toutes deux Présidentes d’honneur du MEDEF Alsace, mais aussi Francis Gissinger, Président de l’Union des Industries Chimiques de l’Est et formidable trésorier de notre association, qui avec tant d’autres nous ont accompagné dans cette fusion : une première en France ! Depuis, d’autres MEDEF nous ont suivis : la Normandie et la Franche-Comté en particulier.
Jean-Jacques Leguay, patron de Stein Energy à Cernay et trésorier national de l’UIMM deviendra le premier Président de ce MEDEF Alsace « fusionné ». Au terme de son mandat de deux ans, je suis élu à la Présidence.
Naturellement, le MEDEF Alsace s’engage en 2013, en faveur de la fusion du conseil régional d'Alsace avec les deux conseils généraux du Haut-Rhin, fusion qui ressemblait à la sienne et persiste dans ce sens.
La mise en commun de nos moyens et de nos fonds propres nous permet d’accroître notre capacité d’influence en faveur de l’entreprenariat et de l’emploi, d’améliorer le suivi tout au long de l’année et de réduire le montant des cotisations payées par nos adhérents. C’est aussi l’époque de la reprise des Universités d’Eté, lancées par mon prédécesseur.
Quels sont les moments forts, les dates clés, les batailles, qui marquent votre mémoire ?
OK : Au MEDEF Alsace, le quotidien est fait de satisfactions permanentes puisque nous œuvrons au service de nos adhérents… Mais naturellement, certains événements et combats marquent plus que d’autres. J’ai en tête l’opération « 1 entreprise 1 jeune 1 diplôme » menée en 2021, en partenariat avec l’Université de Strasbourg. Son objectif atteint était de permettre à l’ensemble des étudiants de trouver leurs stages et leurs alternances en entreprises pour valider leur année d’étude, en plein Covid 19. Comment sur cette période Covid, ne pas mentionner la cellule de veille du MEDEF Alsace. Grâce à nos équipes, nous avons été les premiers à informer régulièrement et durablement l’ensemble du réseau MEDEF et nos adhérents autour de la crise sanitaire et de ses effets économiques et sociaux collatéraux…
Contre les tentations fiscales des collectivités !
A la différence de nos entreprises, lorsqu’’une collectivité a besoin de ressources, il lui suffit d’augmenter les impôts ou d’inventer une taxe, sans se préoccuper de son impact et du poids sur l’ensemble des contribuables et des consommateurs. Le MEDEF Alsace a ferraillé, ferraille et croisera encore le fer contre les tentations fiscales des collectivités.
Dès 2016, nous avions exprimé notre indignation quant à la création d’une taxe spéciale d’équipement régionale dont le produit devait servir à financer les dépenses des Régions en faveur des TPE et des PME. Elle devait peser 495 Millions d’Euros de prélèvement la première année. « Le MEDEF furieux contre la « taxe Richert » titrèrent les Dernières Nouvelles d’Alsace. Au prix d’une campagne d’influence, la taxe a fini par être abandonnée.
Ce fut le cas aussi lorsque l’Eurométropole de Strasbourg, en 2022, a décidé du quadruplement du taux de la taxe foncière. Nous avons alerté sur l’impact d’une telle mesure sur l’attractivité du territoire, dans un contexte déjà tendu par la rareté du foncier et les contraintes liées à la Zone à Faibles Emissions. « Les entreprises contribuent déjà à hauteur de 240 millions d’euros au budget de l’Eurométropole de Strasbourg, dont 108 millions au titre de la seule taxe transport » écrivions-nous à l’époque.
Trop de fiscalité rend la fiscalité injuste et pénalise à la fin, au-delà de nos entreprises, l’ensemble de nos concitoyens.
Nous persistons encore lorsque la mise en place de la ZFE, depuis 2021, fixe des objectifs irréalistes pour les entreprises et les salariés ou lorsque la Collectivité européenne d’Alsace envisage une taxe poids lourds qui pénalisera principalement les acteurs économiques et les consommateurs alsaciens. Le MEDEF Alsace a initié la création du Collectif pour la compétitivité de l'économie alsacienne (CCEA) et demandé une étude d'impact.
Donc oui, la vie du MEDEF Alsace est pleine de moments importants. Sur un plan plus personnel, ma candidature à la Présidence du MEDEF en 2018 et en 2023 est aussi une riche expérience. En 2018, j’ai fait le choix de porter des idées fortes et importantes pour changer le quotidien des entreprises. Une fois tous les cinq ans, il est possible de s'exprimer librement sur ce que notre mouvement est et ce qu'il pourrait être. Il faut le faire.
Rendre possible un avenir riche pour tous
Ces élections constituent un moment clé pour la représentation patronale puisque l’on peut d’abord engager des débats de rupture, ouvrir des perspectives pour encore mieux défendre et promouvoir celles et ceux qui entreprennent.
Puisque nous parlons d’avenir, je me réjouis de la création du Comex 40 alsacien piloté par Sabrine Hannauer et Olivier Philippot. Cet organe rassemble des membres âgés de moins de 45 ans du syndicat patronal. Des entrepreneurs du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, à la tête de PME et de TPE, à qui il incombera d’écrire l’avenir du MEDEF Alsace.
Justement, comment voyez-vous l’avenir du MEDEF au niveau national et en Alsace ?
OK : Le MEDEF et le MEDEF Alsace doivent élire leur nouveau président. Ce sera aux nouveaux élus et à leurs équipes d’écrire l’avenir de la représentation patronale. Cependant, des idées, des jalons peuvent être lancés. Ils concernent l'influence, la négociation, la gestion et la gouvernance. Nous devons obtenir de la simplification, moins de normes, règlements et lois, plus d’éthique aussi.
Le MEDEF doit « influer » aussi. Cela veut dire s’exprimer, penser, proposer. Peut-être faut-il revoir le modèle de gestion de vieilles structures paritaires à l’instar d’Action Logement, des Groupements de Protection Sociale (GPS), du Régime de Garantie des Salaires (AGS), qui pourraient prendre leur autonomie. Je le pense…
Selon moi, la mission principale du MEDEF est de garantir la liberté de l'entrepreneur et la compétitivité de nos entreprises dans le respect de règles claires. A Bruxelles et Strasbourg, à Paris comme dans nos régions et provinces, affirmons-le avec force !
Tout a été possible grâce à l’engagement permanent et la volonté de femmes et d’hommes au service des entreprises d’Alsace. Je remercie l’ensemble des administrateurs du MEDEF Alsace entre 2013 et 2023 et le conseil de direction de 2012, qui a mis en place le nouveau MEDEF Alsace :
Les administrateurs du MEDEF Alsace entre 2013 et 2023 :
Directeur général et administrateur de Heuft France SA, filiale d’une entreprise allemande de haute technologie (contrôle en embouteillage)
Depuis 2022 : |
Administrateur UNEDIC |
Depuis 2016 : |
Président délégué́ du Medef Grand-Est |
Depuis 2014 : |
Président du MEDEF Alsace |
Depuis 2013 : |
Membre du CESER Alsace, devenu CESER Grand-Est |
De 2011 à 2012 : |
Président du MEDEF Alsace |
De 2010 à 2012 : |
Président du MEDEF Bas-Rhin |
Depuis 2011 : |
Président de la CSCG-Chambre Syndicale du Commerce de Gros et International d’Alsace-Lorraine |
Depuis 2010 : |
élu à la Chambre de commerce et d’industrie territoriale du Bas-Rhin et à la chambre de commerce et d’industrie Alsace Eurométropole (à partir de 2004 : Conseiller Technique, Trésorier en 2016) |
Engagements institutionnels, sociaux et associatifs
Depuis 2021 : |
Administrateur d’Action et Compétence (emploi et handicap) |
Depuis 2021 : |
Administrateur de l’ECAM, devenue ICAM (Ecole Catholique des Arts et Métiers » à Schiltigheim |
Depuis 2018 : |
Conseiller du Commerce Extérieur de la France - section Alsace |
Depuis 2017 : |
Administrateur In’li et Domial (Action Logement Groupe) |
Depuis 2016 : |
Membre du Conseil Culturel Alsacien |
De 2016 à 2019 : |
Membre du Conseil de l’IUT Louis Pasteur à Schiltigheim |
Depuis 2015 : |
Administrateur d’Alsace Service (prévention des risques psycho-sociaux en entreprise) |
2014 et 2015 : |
Administrateur d’ABCM Zweisprachigkeit (Association d’écoles privées d’enseignement bilingue FR-DE) |
De 2014 à 2018 : |
Administrateur de Fondation Passion Alsace (F-67) |
Depuis 2013 : |
Membre du Conseil de perfectionnement d'OMNIS (organisme privé de formation postbac en commerce et management) |
Depuis 2011 : |
Membre du conseil de perfectionnement des Compagnons du Devoir Alsace, puis Grand Est |
Depuis 2008 : |
Membre du Conseil d’école de l’EM Strasbourg (Ecole de Management) et vice-président du Conseil d’école de l’EM Strasbourg, de 2017 à 2021 |
De 2007 à 2010 : |
Juge consulaire au TGI de Strasbourg |